« Stop! Balai à terre ». Les querelles familiales atteignent parfois des sommets inattendus, mais cette histoire dépasse l’entendement.
C’est une affaire qui a laissé un tribunal de Singapour perplexe. Le 31 octobre, deux frères et sœurs se sont retrouvés face à face au tribunal pour régler un conflit familial des plus singuliers. La sœur, affirmant avoir été agressée physiquement par son frère, a obtenu une ordonnance de protection contre lui. Mais ce dernier a également obtenu une décision inédite : une interdiction pour sa sœur d’entrer dans sa chambre sans son consentement.
Photo : Freepik
Huit ans d’intrusion nocturne
Selon les témoignages, la sœur avait pour habitude de pénétrer dans la chambre de son frère à des heures improbables pour la nettoyer. Ce comportement, qu’elle a maintenu pendant huit ans, a peu à peu usé la patience de son frère. Au départ, ses visites nocturnes débutaient vers 21h. Puis, elles se sont déplacées à 23h, pour finalement s’étendre parfois jusqu’à 4h du matin.
Un autre frère, témoin des événements, a confirmé que son cadet devait souvent se précipiter chez lui pour verrouiller sa porte, espérant empêcher les intrusions. Cependant, cela ne suffisait pas : la sœur trouvait presque toujours un moyen de pénétrer dans la chambre.
« Parce que je dois travailler, mon cher »
Lors du procès, la sœur a justifié son comportement en expliquant qu’elle nettoyait selon son propre emploi du temps et non celui de son frère. « Je ne suis pas leur employée ni leur femme de ménage », a-t-elle déclaré, ajoutant qu’elle intervenait uniquement parce que son frère négligeait l’entretien de sa chambre.
« Après 40 ans, il n’a jamais levé le petit doigt pour faire le ménage ! Si les gens nettoient eux-mêmes, c’est parfait, mais là, ce n’est pas le cas », a-t-elle argumenté devant le juge.
Malgré cette explication, la justice n’a pas été convaincue. Le juge a rappelé que, bien qu’aider un proche puisse sembler un geste bienveillant, imposer ses propres standards de propreté à un adulte était inacceptable.
Un frère poussé à bout
Si le tribunal a condamné l’agression physique du frère comme « inacceptable », le juge a également reconnu que son comportement pouvait être une réaction à une détresse émotionnelle prolongée.
« La situation dépasse ce qui est ordinaire. Ce qui peut sembler anodin pour certains peut provoquer un profond mal-être chez d’autres », a déclaré le juge.
Un conflit sans fin ?
Malgré l’ordonnance du tribunal, la sœur est restée inflexible. Selon elle, l’appartement appartient à leur père, et non à son frère. « S’il n’est pas à l’aise, qu’il déménage ailleurs », a-t-elle répondu, mettant en garde contre les nuisibles que pourrait attirer un mauvais entretien de la chambre.
Cependant, violer une telle décision judiciaire pourrait entraîner des sanctions pénales, allant d’amendes à une peine de prison. Affaire à suivre donc, pour cette fine gâchette de l’éponge et du balai.
Laisser un commentaire