Faux drame, vraie fuite : comment un homme a échappé à sa famille et aux autorités

Un père de famille a orchestré une disparition digne d’un thriller : kayak renversé, messages cryptiques et un vol pour l’Europe de l’Est. Voici les dessous d’un plan audacieux.

Faux drame, vraie fuite : comment un homme a échappé à sa famille et aux autorités
Credit : AP/X

Le 11 août dernier, Ryan Borgwardt, père de trois enfants vivant dans le Wisconsin, disparaît mystérieusement lors d’une sortie en kayak sur le lac Green. Pendant plus de 50 jours, les secours explorent inlassablement les eaux profondes du lac, pensant qu’il s’agissait d’une noyade tragique. Mais derrière ce qui semblait être un accident se cache une vérité bien plus sordide : Borgwardt avait simulé sa propre mort pour fuir sa famille et démarrer une nouvelle vie.

Une disparition minutieusement planifiée

Pour organiser sa fuite, Ryan Borgwardt ne laisse rien au hasard. Le jour de sa disparition, il parcourt 80 kilomètres jusqu’au lac Green, choisi pour sa profondeur record de 237 pieds (72 mètres), un détail qui compliquerait d’éventuelles recherches. Une fois sur place, il renverse son kayak, y laisse son téléphone et son gilet de sauvetage, avant de grimper à bord d’un bateau gonflable pour rejoindre discrètement la rive.

Sa cavale se poursuit à vélo électrique : il parcourt 110 kilomètres jusqu’à Madison, où il monte à bord d’un bus en direction de Detroit. De là, il traverse la frontière canadienne en autocar et prend un vol vers l’Europe. Selon les enquêteurs, Borgwardt avait tout prévu : un passeport renouvelé en mai, des recherches sur le transfert d’argent vers des banques étrangères et des communications avec une femme vivant en Ouzbékistan.

Une enquête complexe

L’affaire prend un tournant en octobre, lorsque les enquêteurs découvrent que le nom de Borgwardt a été enregistré par les autorités canadiennes deux jours après sa disparition. Une analyse de son ordinateur révèle des preuves de son plan : disque dur remplacé, historique de navigation effacé, et même des photos de passeport prises récemment.

En novembre, un échange avec une femme russophone permet aux autorités de renouer le contact avec Borgwardt. Il envoie alors une vidéo confirmant qu’il est sain et sauf, mais refuse de révéler sa localisation exacte. Sur les images, il apparaît vêtu d’un t-shirt orange dans un appartement aux murs nus.

Une famille en attente

Malgré les communications régulières avec les autorités, Borgwardt n’a pas pris contact avec sa femme ni ses trois enfants depuis sa disparition. Le shérif du comté de Green Lake, Mark Podoll, espère encore le convaincre de revenir, évoquant notamment les fêtes de fin d’année :

« Noël approche, et quel meilleur cadeau pour ses enfants que de voir leur père à la maison ? »

Une fuite qui soulève des questions

Borgwardt affirme avoir agi pour des « raisons personnelles », sans préciser lesquelles. Il semblerait que son plan ait également été motivé par sa relation avec la femme ouzbèke, bien que son rôle exact reste flou. Pendant ce temps, sa famille reste confrontée au choc de cette trahison, et les autorités envisagent de lui demander des comptes pour obstruction à l’enquête, ainsi qu’un remboursement des frais de recherche, estimés entre 35 000 et 40 000 dollars.

Un homme tiraillé

Ryan Borgwardt continue de communiquer presque quotidiennement avec les forces de l’ordre, mais son retour dépend de sa propre volonté. Le shérif souligne qu’il est inquiet :

« Il pensait que son plan fonctionnerait parfaitement, mais les choses ne se sont pas passées comme prévu. Maintenant, nous essayons de lui donner un nouveau plan : celui de rentrer chez lui. »

L’histoire de Ryan Borgwardt, entre cavale internationale et drame familial, reste un rappel troublant des conséquences qu’une évasion mal préparée peut avoir sur ceux qui restent. Pour l’instant, sa famille attend, avec l’espoir qu’il revienne à temps pour Noël.

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